… ou le troquet de m’sieur Emile.
Septembre 1914, la guerre fait rage. L’avancée des forces allemandes est spectaculaire. L’armée française résiste vaillamment et les belligérants se rendent coup pour coup. Au cours d’un bombardement, le café du village est durement touché. Mécontent, m’sieur Emile décide de ne pas se laisser abattre. Sur la place de la mairie, il plante une tente, installe un auvent et des tables afin de continuer à recevoir ses habitués. Ici, attablé ou au comptoir, on commente l’histoire, la petite et la grande en dégustant un Dubonnet ou en sirotant une absinthe.
…
Les grands thèmes abordés :
- les actualités, la guerre vue par les civils
- la condition féminine
- l’absinthe et les alcools d’époque
Les supports didactiques privilégiés :
- la presse d’époque
- la chanson populaire (avec accompagnement musical)
- le conte (contes et histoires de la Grande Guerre)
- les dégustations d’alcools d’époque
- les jeux d’époque
…
Exemples de personnages représentés :
Nota : il est tout à fait possible d’adjoindre à ces personnages celui du photographe de rue qui tire le portrait des passants sur papier avec sa chambre photographique qui fait aussi laboratoire. Pour plus d’information, cliquez ICI.
- Emile Berthiot : cafetier, Emile, veuf et père d’une fille pas encore mariée, a longtemps travaillé aux abattoirs de la Villette. Ayant hérité il y a dix ans de sa vieille tante Huguette, il a racheté un troquet non loin de la mairie. Son vieux rêve, celui d’ouvrir une guinguette sur les bords de Marne, semble parti en fumée il y a quelques jours, avec la destruction de son établissement lors du violent bombardement qui a touché le village. Un brin désabusé mais éminemment patriote, Emile soutient les forces françaises et trouve, dans les derniers événements, une raison de plus de détester « les boches ». Sa fille, Henriette, est partie il y a quelques semaines de cela soutenir l’effort de guerre en tant qu’infirmière.
- Rosalie Leblanc : serveuse engagée depuis peu par Monsieur Emile, Rosalie est l’aînée d’une famille de 11 enfants. Sa mère étant morte en couches et son père ne trouvant du réconfort que dans la boisson, quand elle n’est pas de service, elle passe le plus clair de son temps à s’occuper de ses jeunes frères et soeurs. Dévouée, elle est dure à la tâche et ne rechigne jamais à donner un coup de main. Son rêve est de devenir infirmière et elle aussi, elle aimerait soutenir les poilus et en cela, elle admire la décision d’Henriette, la fille de son patron, de quitter le cocon familial pour aller soutenir l’armée française. Avant que la guerre n’éclate, elle avait accepté un rendez-vous galant avec Hector, le facteur des environs, lassée d’attendre un signe de Mr Gervais Lavoisier, l’instituteur du village, mais ce dernier semble ne lui accorder que peu d’attention. Seul Hector, le facteur, la courtise avec assiduité.
- Marcel Hennequin : fils d’un ancien forçat, Marcel ne fait rien que de ne rien faire et à dire vrai, c’est ce qu’il sait faire de mieux. Chaque jour, il passe de longues heures attablé, buvant de tout son saoul et pour quelques sous ou un verre ou deux, excelle à raconter des histoires du front. Il aime aussi tout particulièrement commenter l’actualité et lire la presse.
- Victor Lourmel : Victor, a eu, avec feu son épouse, trois enfants : Jacques, Victor et Edwige, qui vit encore avec lui. Receveur de l’enregistrement, il est aussi maire du village depuis mai 1912. Très actif au pays, tout autant comme receveur de l’enregistrement que comme maire, il fournit depuis le début de la guerre et vu les difficultés du moment un labeur opiniâtre et continu. Homme simple et bon, d’un caractère égal, il est apprécié par beaucoup de ses administrés auxquels il se fait une joie de rendre service et d’aider de ses conseils judicieux et éclairés.
- Edwige Lourmel : fille de Victor Lourmel, maire du village, Edwige, tout juste âgée de 18 ans et donc, pas encore majeure, ne rêve que de musique et d’opéra et pratique le chant à ses heures. Ayant perdu sa mère très tôt, elle est la petite dernière – ayant deux frères plus âgés – et à ce titre, est couvée par son père qui la considère comme la prunelle de ses yeux. Elevée au pensionnat, elle est de bonne éducation et est promise au capitaine de cavalerie Wilfrid Derincourt, engagé dans les combats au Nord de Paris. Elle est un soutien précieux pour son vieux père dans toutes ses actions.
- Edmonde Galtier : fille d’un boucher qui rêvait de devenir chanteur d’opérette, Edmonde, pour faire plaisir à ce dernier, lui a promis, sur son lit de mort, de faire carrière et pour cela, de monter à Paris. Ancienne ouvrière, elle a investi les maigres économies laissées par l’héritage dans des cours de chant et à décidé d’engager un musicien pour l’accompagner. A force de boniments et aidée par sa volonté sans faille, Edmonde a réussi à le convaincre que Paris leur tendait les bras. Depuis, ils arpentent les bureaux des imprésarios et tentent de convaincre les propriétaires de cabarets de leur donner leur chance… sans succès malheureusement !
- Norbert Lormier : ancien assistant photographe, Norbert est sans emploi depuis quelques semaines. Dès le début du conflit en effet, son patron ferme l’atelier sitôt l’ordre de mobilisation publié. Affligé d’une jambe raide et donc non mobilisable, il décide de quitter la région pour rejoindre Paris vers la mi août pour trouver un emploi, Muni de son violon, il rencontre à une audition dans un cabaret Edmonde, une chanteuse sans « grand » talent mais qui, douée d’une volonté farouche et d’un enthousiasme à toute épreuve, l’a convaincu qu’à eux d’eux, leur fortune était faite. Pas vraiment impressionné par la qualité de leur prestation mais bon garçon, Norbert s’investit dans leur duo, décidant de mettre ainsi toutes les chances de leur côté.
Mini fiche technique :
- Nombre : de 6 à 10 intervenants
- Installation : en extérieur ou intérieur
- Surface au sol : 8 x 10 m environ
- Nature du sol (ext.) : terre, herbe, etc.
- Raccordement électrique : non
- Point d’eau : si possible