L’Art comme soutien moral
Durant la Grande Guerre, les artistes ne cessèrent pas de créer et de pratiquer leur art. Mobiles, et grâce à la mise en place du Théâtre aux Armées en 1916, des pièces sont jouées devant les soldats, au front. Mais dès le début de la mobilisation, pour distraire leur compagnie, des soldats endossèrent le rôle d’acteur.
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1915 – Les premières représentations théâtrales
Alors que les scènes de la Grande Guerre inspirent les nouvelles programmations des grands théâtres français (notamment certaines représentations au Théâtre Antoine), un grand nombre de soldats va découvrir les joies de la scène. Une nouvelle forme de pratique théâtrale naît sur le front, avec des pièces mises en scènes et jouées par les soldats eux-mêmes. « La revue sous les shrapnelles », dont les tenus furent arrangées par un costumier mobilisé, est un exemple. Le théâtre devient un remède contre l’ennui et contre la neurasthénie – le « mal de la Grande Guerre ».
Sans formation théâtrale préalable, les soldats participent à ces représentations amateurs pour « égayer leurs blessés ». Comme au véritable Théâtre aux Armées, qui se met en place dès 1916, les textes de Courteline étaient déjà parmi les plus appréciés des soldats, notamment La Peur des coups, dont nous proposons une représentation dans le cadre de notre animation.
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1916- Le Théâtre aux Armées de la République
L’oeuvre du Théâtre aux Armées de la République avait pour but d’offrir, avec le concours gracieux des artistes, des représentations théâtrales gratuites aux soldats du front. Au total, ce sont 234 hommes et 222 femmes qui firent partie du Théâtre aux Armées. 1172 représentations furent données devant 1,5 million de spectateurs jusqu’en septembre 1919.
Avec l’oeuvre du Théâtre aux Armées de la République, il s’agit de pièces jouées sur le front par des roupes de comédiens professionnels. Pour supporter les horreurs de la guerre, les soldats avaient besoin d’un théâtre comique, intelligent et léger. Les programmes du Théâtre aux Armées proposaient une variété de représentations commençant généralement par une pièce du répertoire français, suivie de pièces chantées (chansons populaires et opéra) et de « revues ». Les comédiens ponctuaient l’ensemble avec des lectures de fables, de récits et de poèmes. Enfin, l’on terminait par La Marseillaise. Nous présentons une représentation complète d’un programme de l’oeuvre du Théâtre aux Armées.
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Le spectacle :
Création du 3 juin 1916 – Oeuvre du Théâtre des Armées de la République
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Théâtre « La Peur des coups » de Georges Courteline
- Mademoiselle Maxa (du Théâtre Antoine)
- Alexandre Mathillon (du Théâtre de l’Odéon)
Chansons populaires
- Laurence Deschamps (chansons de Paul Delmet)
- Charles Fallot (chansonnier, dans ses oeuvres)
Poésie « Gavroche et Flambea – poèmes de guerre » de Georges Trouillot
- Marguerite Moreno (de la Comédie Française)
- Jean Daragon
Opéra avec des duos de « Manon » de Jules Massenet et de « Carmen » de Georges Bizet
- Nelly-Martyl (de l’Opéra-Comique)
- Lucien Raveau (de l’Opéra-Comique)
Revues « Le Poilu », revue de « Rip et Gaspard »
- Charles Bert (de l’Odéon)
- Andrée Morgane (du Théâtre Antoine)
Lectures
- Marguerite Moreno (Fables)
- Jean Daragon (Récits)
Final « La Marseillaise »
- Nelly-Martyl (Chant)
- Madeleine Jeoffroy (Piano)
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Mini fiche technique :
- Nombre : de 12 à 15 intervenants
- Installation : en extérieur ou intérieur
- Surface au sol : 8 x 5 m (sans compter l’espace pour l’installation du public)
- Nature du sol (ext.) : terre, herbe, etc.
- Raccordement électrique : selon sonorisation ou pas
- Point d’eau : non